Tortues

  Une jolie petite tortue se désolait de devoir transporter chaque jour une maison aussi lourde qui l'empêchait de découvrir le monde qui l'entourait.

  Un matin, bien avant que maman et papa tortues se réveillent, elle sortit du jardin, lentement, lentement, à la découverte de sa ville.

  Très vite, elle manqua de se faire écraser plusieurs fois, faillit devenir sourde avec tous ces klaxons, cris, bruits de toutes sortes au beau milieu de gens qui couraient dans tous les sens sans faire attention. Elle regrettait déjà son jardin calme et rassurant. Qu'allait-elle devenir, comment retrouver sa route. Elle pensait à ses parents qui devaient s'inquiéter de son absence.

  Elle avisa un groupe de pigeons picorant sur un trottoir des croutons de pain.

  "Pigeons, pigeons, je suis perdue, je veux retourner chez moi, pouvez-vous m'aider?".

  Les oiseaux se regardèrent, hésitèrent un moment. 

  Un pigeon plus âgé s'adressa à la petite tortue. "Nous connaissons bien la ville et avons la chance de pouvoir nous déplacer où nous voulons grâce à nos ailes. Je vais voir avec mes amis comment nous pouvons te secourir".

   S'adressant aux autres pigeons, il se rappela qu'un panier en osier avait été déposé ce matin non loin de là.

  "Tu vas rentrer dedans.  Avec toute ma famille, nous allons te ramener dans le jardin de tes parents, par les airs, en prenant dans nos becs les anses du panier".

   Tant bien que mal car la charge était bien lourde pour des pigeons, les oiseaux prirent leur envol. Après bien des efforts, ils réussirent à retrouver le jardin de la petite tortue qu'ils déposèrent avec précaution dans un massif de fleurs.

   Après les avoir  remerciés chaleureusement, la petite tortue jura de ne plus jamais s'échapper de sa maison sans être accompagnée de l'un de ses parents.

   "Chers amis, revenez me voir le plus vite possible. Maintenant, avec des compagnons aussi gentils, je suis sûre de ne plus jamais m'ennuyer.

     Gérard Ferrand, mardi 3 avril 2018

La tortue

Guillaume Apollinaire

Du Thrace magique, ô délire !
Mes doigts sûrs font sonner la lyre.
Les animaux passent aux sons
De ma tortue, de mes chansons.

Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire, ou Cortège d’Orphée, 1911

  poème découvert sur le site

https://www.poetica.fr/poeme-4000/guillaume-apollinaire-la-tortue/

Tortues, dessin, craies grasses, collages par Gabriel et Saravigotte